J’ai passé la semaine à expliquer pourquoi je marchais en béquilles. Voici que mon crayon continue de le faire à l’heure des vers. Tchin !
Je sens la violette sur le bord du crottin
Quand d’autres jours le gris aurait pris le chemin.
Au long d’un filet d’air, les narines éblouies,
Le cœur pelé à vif et les yeux réjouis
–
Je marche d’un pas alerte dans les bras du matin.
Bien sûr j’aimerais bien marcher main dans la main,
Partager en silence la caresse du soleil
Ou dire n’importe quoi qui se mêlerait pareil
–
Aux chamailles des oiseaux. Cette sente est si belle
Et les montagnes autour, s’y rend-on en un jour ?
Parcourir une lieue. A l’époque où le temps
–
Mesurait l’espace à l’étalon d’un genou,
Jusqu’où serais-je allée ? Mon rêve tire les ficelles
D’un pantin cassé. J’oubliais un instant
–
Que je n’ai pas le cœur d’une jeune amoureuse
Mais seulement la foi en le dieu des mondeuses,
Vissée au quotidien et pas de jeu pour nous.