J’ouvre une fenêtre rouge avec un carré blanc,
Un souffle en sort et se diffuse. Il m’enlace,
Me bouche les oreilles, bâillonne le présent,
S’offre seul en lieu et place. Un enfant
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Aux larmes sèches touche ma main.
Son frisson insoutenable se mue en syllabes.
Elles dansent et se marient dans le champ des morts,
Au son de la corne de mémoire, la nuque offerte.
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Les eaux de l’enfance non devenue sédimentent
Le temps. Garde cette terre noire sous tes ongles,
Je t’en supplie ! Chérie la griffure des ronces
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Et des orties le feu ! Contre l’invasion patiente de la nuit,
Le talisman des mots d’un cœur sur lequel on versa du plomb en fusion.
Ecoute son chant doré.
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Hélène M. Bourgeais, à partir du poème Regenbogen composé par Hans-Georg Renner pour Claude Vigée et d’extraits de Soufflenheim et de Les orties noires.
Je ne connaissais ni l’un ni l’autre. C’est une découverte.
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