De la présence du souffle

Le sol craquelé est dur.

Tout est bu.

De longs mois sans une goutte,

La terre abandonnée de l’eau

Prend la marque des pieds,

Maudissant le soleil.

Toujours le souffle au loin.

Une barque dans les herbes jaunies

Accélère le temps,

Juste un été.

Toujours le souffle au loin.

Que semble long l’étang si beau,

Qu’il doit haïr le soleil ;

Mais non.

Il accueil son rayon et s’y love comme en la gloire d’un saint.

Toujours le souffle au loin.

L’eau manque et la terre

Aime le soleil,

La forêt n’est pas morte.

Toujours le souffle au loin.

La nature semble infinie

Tout n’est qu’elle-même,

Miracles et fléaux

Exultent et retournent en son sein.

Toujours le souffle au loin.

Le sol craquelé et dur

Fait écho à la voûte :

Lui seul et le ciel pur

Et le souffle au loin de l’autoroute,

Bruissent sans cesse.

HMB 2005