Je rêvais de magie, de grands rituels païens
Pour renaître à la vie par le seul vrai moyen,
Celui de l’origine, la petite étincelle
Dont il suffit de peu, malheureusement si peu
Pour jeter dans le monde, des âmes jouvencelles
Qui passeront une vie à étouffer en elles
L’irrémédiable soif, l’intarissable appel,
Ce cri qui se fait souffle, se module en un chant,
Douleur qui se camoufle, vieux râle incessant
De l’amour affamé dans nos corps mal famés.
Je rêvais de magie, de rituels intimes
Devant les dieux sylvestres à leurs pieds, vers leurs cimes
Dans le silence des corps, une prière dansée
D’esprit en animal à la terre enlacé…
Je rêvais de magie, de symboles créatifs
Modelant le destin, dessinant de nos mains
Dans la glaise du passé les images de demain,
Parlant à nos cerveaux devenus émotifs.
Par les eaux d’un grand lac, faire renaître l’enfant
Emergé dans tes bras, des remouds, triomphant,
De l’état de nature, de l’état du hasard
Passant à l’état d’homme, passant par ton regard.
Je rêvais de magie, je rêvais de la vie
Ployant sous le désir, lorsqu’on lui dirait oui.